Aperçu sur la poésie vietnamienne de la décade pré-RÉvolutionnaire



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N'entends-tu pas dans la forêt automnale

Les feuilles d'automne bruissantes,

Et la biche jaune hésitante

Fouler les feuilles d'or sèches.

[452]

II est impossible de rendre dans une traduction la mélodie extraordinaire de ce chant d'automne qui dans ses premier, quatrième, cinquième et sixième vers, exhale le gémissement de la flûte en u (prononcer : ou).



L'automne engendre la mélancolie, et même le retour du soleil après les sombres jours, ne suscitait chez notre poète que de tristes pensées.

Nắng mới.

Mỗi lần nắng mới hắt bên song,

Xao-xác gà trưa gáy não-nùng,

Lòng rượi buồn theo thời dĩ-vãng,

Chập-chờn sống lại những ngày không.

Tôi nhớ mẹ tôi thuở thiếu thời,

Lúc người còn sống, tôi lên mười;

Mỗi lần nắng mới reo ngoài nội,

Áo đỏ người đưa trước giậu phơi.

Hình-dáng mẹ tôi chưa xóa mờ,

Hãy còn mường-tượng bóng vào ra:

Nét cười đen nhánh sau tay áo,

Trong ánh trưa hè trước giậu thưa.

Retour du soleil.

Chaque fois que le soleil revient à ma fenêtre,

Et que les coqs jettent leurs cocoricos déchirants,

Mon cœur se serre en évoquant le passé,

Et je revis comme en rêve les jours qui ne sont plus.

Je me souviens de ma mère durant mon enfance,

Lorsqu'elle était en vie et que j'avais dix ans;

Chaque fois que le soleil nouveau chantait sur les champs,

Elle aérait ses robes rouges sur la haie.

L'image de ma mère ne s'est pas effacée,

Je la vois toujours, entrant et sortant:

Cachant son sourire d'un noir éclatant derrière les manches de sa robe24,

Dans la lumière des midis d'été, devant la haie clairsemée.

Ce poème dévoile l'une des causes de l'incurable mélancolie du poète : sa nostalgie du passé; d'un passé évoqué discrètement par les beaux vêtements de sa mère — sans doute vestiges d'une position sociale aisée — mais qui n'étaient plus portés et restaient à moisir dans une malle dont ils ne sortaient que pour être aérés les jours de grand soleil.

Une autre cause de la mélancolie nous est donnée dans le poème suivant :
[453] Giang hồ.

Mời anh cạn hết chén này,

Trăng vàng ở cuối non tây ngậm buồn.

Tiếng gà đã rộn trong thôn,

Nửa đời phiêu lãng chỉ còn đêm nay.

Để lòng với rượu cùng say,

Chừ đây lời nói chua cay lạ thường!

Chừ đây đêm hãy đầy sương,

Con thuyền còn buộc, trăng buông lạnh lùng!

----


Đêm ấy rượu nàng ta không uống,

Từ sau thề không uống rượu ai.

Đôi phen ngồi ngóng chân trời

Chẵng bao giờ nghĩ đến đời phiêu lưu.

Ngoan ngoản như con cừu non dại,

Cỏ quanh vườn cắn mãi còn ngon.

Sau lưng nghe tiếng cười giòn,

Vội vàng ngoảnh lại ... thằng con vẫn cười.

Nó đưa ta một chai rượu bé,

Bảo rằng : «Đây, rượu mẹ dâng cha »

Giật mình ta mới nhớ ra.

Là ngày sinh nhật vợ ta đó mà!

Ta uống chẵng hóa ra lỗi hẹn,

Mà từ nan đâu vẹn đạo chồng!

Than ôi! trời giá đêm đông,

Máu du tử thức bên lòng hôt soi ?

Chén lại chén kề môi thủ thỉ

Cang vơi càng túy-lúy càng đầy!

----

Hôm nay ngôi rũ canh trường



Nơi thuyền trọ, rượu quỳnh tương ai mời.

Người dâng rượu xa nơi trần giới,

Lạnh lùng thay gió thổi đêm đông!

Tuy người đã khuất non sông,

Mặt hoa lãng đãng như lồng dưới trăng!

Mường tượng thấy tung tăng сười nói,

Như tưởng chừng người mới hôm qua!

Nào hay nghìn cổ cách xa,

Tài tình đến thế mà ra hão huyền!

Họa còn chút trong thuyền dấu cũ,

Cây đàn tranh mốc ủ trên phên.

Phím long, dây đã rỉ rên,

Còn nguyên trên gõ ghi tên họ người.

Nàng xưa vốn một loài trăng gió

Cũng vì vương víu nợ cầm ca,

Một đi lìa cửa lìa nhà,

Nắm xương tàn lạnh phương xa gửi nhờ

Đên nay họa có mình ta,

Đốt hương trầm cũ chờ ma dạo đàn.
[454] L'aventure.

« Videz, cette tasse, je vous prie,

Tandis que la lune d'or sur le mont de l'Ouest se morfond de tristesse.

Et que les chants de coqs retentissent déjà dans le hameau,

De notre vie aventureuse, il ne nous reste que cette nuit.

Que nos cœurs s'enivrent d'alcool,

Maintenant qu'amer sera tout ce que nous dirons,

Que la nuit est encore humide de rosée,

Et que votre barque est toujours amarrée sous la lune glaciale ».

Cette nuit, la liqueur qu'elle me versa je ne la bus,

Et depuis je me jurai de ne plus boire l'alcool de personne.

Parfois je contemple l'horizon

Sans jamais penser à la vie d'aventure.

Je suis sage comme le tendre agneau

Qui se délecte de l'herbe du jardin.

Dans mon dos j'entends s'esclaffer,

Je me retourne ... c'est mon fils qui rit encore.

Il m'apporte une fiole d'alcool,

Disant : « Tenez c'est maman qui vous l'offre ».

Je sursaute, je me souviens.

C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma femme!

Si je bois je faillirai à mon serment.

Et si je refuse je manquerai à mes devoirs d'époux!

Hélas dans la froide nuit d'hiver,

Est-ce ma soif d'aventure qui bout dans mon cœur ?

Contre mes lèvres, comme si je lui parlais,

Je vide la tasse, je la remplis et je me grise.

Cette longue nuit je veille tristement

A l'abri d'une barque; de l'alcool personne pour m'en donner.

Celle qui m'offrit à boire a disparu de ce monde,

Combien glacial me paraît le vent qui souffle en cette nuit d'hiver!

Bien qu'elle ait disparu des monts et des fleuves,

Son visage de fleur m'apparaît vaguement dans la clarté lunaire

Je crois la voir parler et rire gaiement,

Comme si notre dernière rencontre datait d'hier!

Mais la mort nous a séparés,

Ainsi tout son talent aura été vain!

Ne reste-t-il d'elle qu'un vestige dans la barque,

Sa guitare toute moisie perdue à la paroi.

Les sillets descellés, et les cordes rouillées,

Mais son nom est gravé sur la table.

Elle avait toujours été courtisane

C'était son destin d'être chanteuse,

Abandonnant son foyer,

Les os refroidis confiés à un sol lointain.

Cette nuit je suis peut-être le seul,

À brûler de l'encens pour attendre son ombre jouant de la guitare.

[455]


Nous retrouvons ici la soif d'aventure qui dévorait la jeunesse vietnamienne durant la période pré-révolutionnaire, et que nous avions déjà rencontrée dans le poème « Giây phút chạnh lòng » de Thế Lữ. Toutefois, une légère nuance existe entre ces deux poèmes. Tandis que le héros de The Lữ s'est jeté à corps perdu dans l'aventure, celui de Lưu Trọng Lư, pour des raisons que l'on ignore, est rentré au bercail, mener la vie paisible d'un homme respectable auprès de sa femme et de ses enfants. Paisible ? Pas tout à fait, car il a suffi d'un verre d'alcool bu en l'honneur de l'anniversaire de sa femme pour réveiller en lui la nostalgie de la vie aventureuse.

Oui, la nuance entre les deux poèmes est légère, car si le héros du premier n'a pas fait soumission à la vie bourgeoise, il n'en éprouve pas moins, à l'approche du Tết, non des regrets, mais une vague nostalgie. Contradiction du cœur! L'aventurier endurci ne peut s'empêcher de penser avec attendrissement aux douceurs du foyer, tandis que l'oiseau repenti et assagi trouve sa cage dorée trop étroite et aspire à s'envoler vers de nouveaux horizons.


Vũ Đình Liên.

Il naquit en 1913 et publia divers poèmes dans les revues Phong hóa, Loa, Phụ Nữ- thời đàm, Tinh Hoa.

C'est peut-être le poète qui a le mieux ressenti la nostalgie du passé. Que se cache-t-il derrière son amertume ? La réponse nous est donnée dans deux de ses poèmes de facture tout à fait différente.
Lòng ta là những hàng thành quách cũ.

Dậy đi thôi con thuyền nằm dưới bến

Vì đêm nay ta lại căng buồm đi.

Mái chèo Mơ để bâng khuâng trôi đến

Một phươg trời mây lọc bóng trăng khuya.

Gió không thổi, nước sông trôi giá lạnh,

Thuyền đi trong bóng tối lũy thành xưa.

Trên trời cao, từ ngàn năm sực tỉnh

Trong trăng khuya bỗng vẳng tiếng loa mơ.

Từ ngàn năm cả hồn xưa sực tỉnh

Tiếng loa vang giây lát động trăng khuya.

Nhưng giây lát lại rơi im, hiu quạnh

Cả hồn xưa yên lặng trong trăng khuya.

Trôi đi thuyền! Cứ trôi đi xa nữa!

Vỗ trăng khuya bơi mãi, cánh chèo Mơ!

Lòng ta là những hàng thành quách cũ

Тừ ngàn năm bỗng vẳng tiếng loa xưa.

Mon cœur est comme les citadelles antiques.

Réveille-toi, barque qui t'endors sous le débarcadère,

Car nous repartons cette nuit, faisant gonfler tes voiles.

Que les rames de Rêve se laissent entraîner mélancoliquement

Vers un horizon où les nuages filtrent la clarté lunaire!

[456] Le vent ne souffle plus, l'eau glacée coule toujours,

Et la barque se glisse dans l'ombre obscure des vieux remparts

Soudain, sur le belvédère réveillé de son sommeil millénaire,

Sous la lune qui décline, se fait entendre l'appel d'une conque de rêve.

De leur sommeil millénaire, les âmes de jadis se réveillent-elles

Qui embouchent le pavillon pour faire trembler les rayons de lune ?

Mais pour un instant; puis tout retombe dans le silence,

Et les âmes de jadis se rendorment sous la lune.

Vogue, ô barque! Vogue toujours plus loin!

Que tes rames de Rêve frappent en cadence la clarté lunaire!

Mon cœur est semblable aux citadelles antiques

Qui, réveillées de leur sommeil millénaire, font soudain résonner la conque du passé.

Le poème qui ne se contente pas d'exprimer la nostalgie du passé, traduit l'état d'âme d'un jeune homme humilié devant la décadence de l'héritage ancestral, et qui sent monter en lui des velléités de fierté pour la grandeur historique. Il rêve d'héroïsme, de sonnerie d'assaut, mais sa voix s'éteint dans le désert :

«... Puis tout retombe dans le silence,

Et les âmes de jadis se rendorment sous la lune. »

Ce pourrait être le début d'un poème épique hugolien si l'auteur ne cédait au découragement. Mais sa pensée amère fouettera l'orgueil de la race; long travail de sape des poètes et littérateurs qui a conduit le pays à la Révolution d'août 1945.

Ông đồ.

Mỗi năm hoa đào nở

Lại thấy ông đồ già

Bày mực tàu giấy đỏ

Bên phố đông người qua.

Bao nhiêu người thuê viết

Tấm tắc ngợi khen tài :

« Hoa tay thảo những nét

Như phụng múa rồng bay ».

Nhưng mỗi năm mỗi vắng

Người thuê viết nay đâu ?

Giấy đỏ buồn không thắm,

Мựс đong trong nghiên sầu.

Ông đồ vẫn ngồi đây,

Qua đường không ai hay.

Lá vàng rơi trên giấy,

Ngoài trời mưa bụi bay.

Năm nay đào lại nở,

Không thấy ông đồ xưa.

Những người muôn năm cũ

Hồn ở đâu bây giờ ?

[457] Le maître d'école.

Chaque année, quand fleurissait le pêcher,

On revoyait le vieux maître d'école

Qui étalait son encre de Chine et ses papiers rouges

Sur le trottoir des rues populeuses.

Combien de clients se pressaient

Pour s'extasier sur sa calligraphie :

« Quelle main habile, dessinant les caractères,

Telle le phénix qui vole et le dragon qui danse ! »

Mais d'année en année plus déserté

Où sont donc les clients à présent ?

Les papiers rouges, tout mélancoliques, perdent leur éclat,

Et l'encre s'épaissit dans l'encrier morose.

Le maître d'école est toujours là assis,

Dans la rue personne ne le remarque plus

Les feuilles jaunies tombent sur ses papiers.

Pendant que la brume flotte dans l'air.

Cette année, le pêcher refleurit

Sans que le maître d'école réapparaisse.

Ô gens de l'ancien temps,

Où sont vos âmes maintenant ?

Ces vers chantent l'émotion du poète devant la misère où sont toutes les lettrés qui, jadis, avaient fait la gloire du pays. Plus que leur pauvreté, c'est l'indifférence envers ces fidèles gardiens de la culture ancestrale, qui l'afflige ; c'est la dépréciation des anciennes valeurs spirituelles qu'il fustige.
Vũ Hoàng Chương

Ce poète né en 1916, fit ses études secondaires au Lycée A. Sarraut de Hanoi. Puis il commença des études de droit qu'il abandonna pour entrer comme employé à la Compagnie des Chemins de Fer, mais revint aux études et se consacre ensuite à la préparation d'une licence de mathématiques. Cette jeunesse montre déjà une certaine instabilité, à moins qu'il ne s'agisse d'une perpétuelle recherche de soi-même. Vũ Hoàng Chương qui est considéré comme l'un des maîtres de la poésie vietnamienne éclaire d'un jour nouveau la poésie de la période pré-révolutionnaire. Ici point de lutte clandestine, ni d'aventure périlleuse ni de souci de réveiller les consciences, ni de message. Certaines couches de la jeune société cherchaient à cacher sous un détachement, l'élégance de bon ton qu'ils copiaient des anciens lettrés. En réalité, amers et désœuvrés ils tentaient de se fondre dans une certaine forme de fuite des responsabilités. Ils donnaient libre cours à leur mal du siècle dans les cabarets ou les fumeries d'opium pour y sentir « le ciel et la terre chavirer ».

Vũ Hoàng Chương a fait paraître divers recueils de vers, dont deux avant la Révolution : Thơ Say (Poèmes ivres) en 1940, et Thơ Mây (Poèmes nuageux) en 1943.

[458] Nous donnons ci-après un poème extrait de son recueil Thơ Say :

Say đi em.

Say đi em! Say đi em!

Say cho lơi lả ánh đèn,

Cho cung bực ngả-nghiêng, điên rồ xác thịt,

Rượu, rượu nữa, và quên, quên hết!

Ta quá say rồi!

Sắc ngã màu trôi ...

Gian phòng không đứng vững,

Có ai ghì hư-ảnh sát kề môi ?

Chân rã rời

Quay cuồng chi được nữa ?

Gồi mỏi gần rơi!

Trong men cháy, giác-quan vừa bén lửa,

Say không còn biết chi đời.

Nhưng em ơi,

Đất trời nghiêng-ngửa

Mà trước mắt thành Sầu chưa sụp đổ

Đất trời nghiêng-ngửa,

Thành Sầu không sụp đổ, em ơi!

Enivre-toi, chérie.

Enivre- toi, enivre- toi

Pour sentir les lumières lascives,

La musique s'égarer et la chair s'affoler!

De l'alcool, encore de l'alcool, et l'oubli, l'oubli total!

Trop ivre je suis,

Les formes et les couleurs s'évanouissent.

La salle chavire sous mes pas

Tandis que je presse une ombre contre mes lèvres.

Mes jambes n'en peuvent plus

Et refusent de tournoyer encore.

Mes genoux las sont prêts à se briser.

L'alcool brûlant a enflammé tous mes sens.

Tellement ivre je suis, que le monde m'échappe.

Mais, ô ma bien-aimée,

Le ciel et la terre ont chaviré,

Et devant mes yeux la citadelle de la Tristesse n'est pas encore renversée !

Le ciel et la terre ont chaviré,

Mais la citadelle de la Tristesse ne peut être renversée, ô ma bien-aimée!


LA TENDANCE RÉALISTE

Vue d'ensemble sur la poésie réaliste.

La poésie réaliste fut vraiment une nouveauté, car les anciens lettrés ne daignaient pas, ou plutôt ne savaient pas mettre en valeur les détails. Leur symbolisme constituait un véritable langage codé.

[459] Parlant d'une femme ou d'un paysage ils les suggéraient par une image plus conventionnelle que descriptive. L'art poétique ancien s'attachait davantage à décrire les états d'âme que les formes matérielles considérées comme secondaires. L'équilibre fut donc rétabli par les poètes modernes qui plantaient un décor avant d'atteindre au monde des idées et des sentiments.

Si la technique poétique est différente, le fond, bien entendu reste spécifiquement vietnamien. Tous les poèmes réalistes de la jeune génération, aussi bien de Bàng Bá Lân, de Anh Tho*, de Đoàn Văn Cừ que de Nguyễn Nhược Pháp, tous ces poèmes chantent la douceur des mœurs et paysages vietnamiens, tous distillent avec amour la saveur du pays rustique, tapi humblement derrière ses haies de bambou, tandis que la fièvre du progrès a déjà atteint les grandes villes.



Bàng Bá Lân.

Il naquit en 1912 à Tân-ninh arrondissement de Phủ-lạng-thượng (province de Bắc-giang). Il fit ses études dans des lycées de province puis passa son brevet élémentaire au Lycée du Protectorat de Hanoi. Dès 1934, il publia un recueil de poèmes intitulé « Tiếng thông reo » (Le bruissement des pins), puis en 1941 « Xưa » (Jadis) écrit en collaboration avec Anh Thơ. Il fit paraître à Saigon en 1957 « Thơ Bàng Bá Lân» (Les poésies de Bàng Bá Lân) puis en 1962 « Vài kỷ niệm về mấy thi văn sĩ hiện đại » (Quelques souvenirs sur les poètes et écrivains contemporains).

Bàng Bá Lân est le chantre de la campagne tonkinoise qu'il regardait avec des yeux d'amoureux enthousiasme. Cependant les descriptions sont extrêmement précises et minutieuses et l'on y retrouve l'œil du photographe de talent qu'il était.

Đêm ở làng.

Chùa xa chuông khóc ngày tàn,

Chiều như muông giải lụa vàng thiết tha.

Lưng trâu mục tử vang ca,

Lời thơ từ mấy đời qua lưu truyền.

Vừa nghe tắt giọng êm đềm,

Ngọn tre treo mảnh trăng liềm mới lên.

Mấy cô hàng xén về đêm

Dưới cây đòn gánh cong mềm bước mau.

Làng tre cổng kín từ lâu,

Trong sương chó sủa bớt mau. Im dần ...

Trời khuya trăng thức tần ngần,

Lòng tơ bao gái cũng gần như trăng!

Nuit au village.

Dans le lointain, les cloches de la pagode pleurent la fin du jour,

Le couchant déroule gracieusement des milliers de rubans de soie jaune.

Sur le dos des buffles les bouviers chantent,

Des poèmes retransmis au cours des âges.

[460] A peine leurs voix douces se sont-elles tues,

Qu'à la cime des bambous s'accroche le croissant de lune.

Quelques jeunes marchandes rentrent à la nuit

Sous les fléaux courbés, elles se hâtent.

La porte de bambou est close depuis longtemps,

Dans la brume les aboiements des chiens décroissent, puis s'estompent ...

Sous la voûte céleste, la lune veille pensive,

Et comme elle, songeuses sont les filles au cœur tendre.

L'auteur a merveilleusement choisi les détails caractéristiques de chaque moment de ce tableau changeant de la campagne, depuis la tombée du jour jusqu'à une heure avancée de la nuit :

— Au crépuscule : l'angélus du soir, les champs sous les derniers rayons du soleil, le retour des bouviers;

— Au début de la nuit : apparition du croissant de la lune au-dessus des bambous, retour tardif et hâtif de quelques marchandes ambulantes;

— Dans la nuit avancée : quelques aboiements de chiens, puis le silence total; tout semble dormir. Tout ? Non, car sous ce clair de lune magnifique, des rêves merveilleux assaillent l'imagination ingénue des jeunes filles.

Cổng làng.

Chiều hôm đón mát cổng làng,

Gió hiu-hiu đẩy mây vàng êm trôi,

Đồng quê vờn lượn chân trời,

Đồng quê quanh-quất bao người về thôn.

Sáng hồng lơ-lửng mây son,

Mặt trời thức giấc, véo-von chim chào.

Cổng làng rộng mở. Ồn ào,

Nông phu lủng-thủng đi vào nắng mai.

Trưa hè bóng láng nắng oi,

Mái gà cục-cục tìm mồi dắt con.

Cổng làng vài chị gái non

Dừng chân uể-oải chờ cơn gió nồm.

Những khi gió lạnh mưa buồn,

Cồng làng im-ỉm bên đường lội trơn.

Những khi trăng sáng chập-chờm,

Kìa bao nhiêu bóng trên đường thướt-tha.

Ngày mùa lúa chín thơm đưa ...

Rồi đông gầy chết, xuân chưa vội-vàng.

Mừng xuân ngày hội cổng làng

Là nơi chen-chúc bao nàng ngây-thơ.

Ngày nay dù ở nơi xa,

Nhưng khi về đến cây da đầu làng,

Thì bao nhiêu cảnh mơ-màng

Hiện ra khi thoáng cổng làng trong tre.

[461] La porte du village.

Lorsque le soir rafraîchit la porte du village,

Et qu'un vent léger pousse doucement les nuages d'or.

A travers les champs ondulant jusqu'à l'horizon,

Sur les sentiers sinueux les paysans retournent au hameau.

L'aube rose carmine les nuages flottants,

Le soleil se réveille, salué par le gazouillis des oiseaux.

La porte du village s'ouvre largement. Bruyamment,

Les paysans, à pas mesurés, vont vers la lumière matinale.

Par les midis d'été, les ombres disparaissent, le soleil est pesant,

Les poules caquètent, cherchent leur nourriture suivies de leurs poussins,

A la porte du village des jeunes filles.

S'arrêtent languissantes, attendant la brise du sud.

Lorsque le vent glace et que la pluie désole,

La porte du village est silencieuse près de la route glissante.

Lorsque la lune tour à tour brille ou se cache,

Voici des ombres gracieuses qui glissent sur la route.

Après la moisson embaumée du parfum des épis murs ...

Viennent l'hiver décharné, le printemps peu pressé.

Le retour du printemps se fête à la porte,

Où se pressent les jeunes filles ingénues.

Aujourd'hui je suis loin de cela,

Mais lorsque je reviens près du banian qui se dresse à l'entrée

Tous ces tableaux de rêve

Surgissent dès que je vois la porte du village au milieu des bambous.

Comme le poème précédent, celui-ci constitue un polyptyque, décrivant la porte du village à différents moments du jour et de l'année. Inutile de répéter avec quelle sûreté le poète a su choisir le ou les détails caractéristiques de chacun de ces moments.

Les derniers vers nous font connaître que le poète a quitté la campagne pour aller à la ville, mais qu'il conserve en son cœur la nostalgie de son village natal. C'est là un trait caractéristique de la majorité des Vietnamiens de la bourgeoisie, nés dans les premières années du siècle : ils ont vécu plus ou moins longtemps dans leurs villages avant d'aller s'établir dans les grandes villes pour y recevoir la nouvelle éducation française et y vivre d'une vie totalement différente de celle de leurs parents, mais ils gardent toujours au fond du cœur une affection filiale pour la campagne restée en dehors du progrès. Au contraire, les citadins nés après 1930 n'ont connu que les lumières de la ville; de là leur facile déracinement, et leur adoption empressée du mode de vie occidental.
Anh Thơ

Voici une poétesse née en 1919. Anh Thơ est un pseudonyme. Elle s'appelle en réalité Vương Kiều Ân. En 1941 elle a fait paraître deux recueils de poèmes : « Bức tranh quê » (Tableaux rustiques) et « Xưa » (Jadis). Ce dernier écrit en collaboration avec Bàng Bá Lân.

[462] Contrairement à ce que l'on pourrait attendre d'une femme Anh Thơ ne donne pas libre cours au sentiment. Au lieu de chanter l'amour comme la plupart de ses confrères masculins, elle se plaît à décrire la vie paysanne dans des tableaux champêtres très sobres où se sent pourtant sa profonde tendresse pour le sol natal.
Đại hạn

Nắng! Nắng, suốt trời vàng rãi nắng!


Gió theo mây không biết trốn phương nào.
Vườn chuối rũ héo dần trong im lặng;
Những rau bèo chết cạn cả trong ao.

Ngoài đồng ruộng lúa vàng khô cháy xác,

Nắng chang chang không một bóng râm chừa,


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