Aperçu sur la poésie vietnamienne de la décade pré-RÉvolutionnaire



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Tương tư, chiều ...

Bữa nay lạnh, mặt trời đi ngủ sớm;


Anh nhớ em, em hỡi! Anh nhớ em.
Không gì buồn bằng những buổi chiều êm.
Mà ánh sáng đều hoà cùng bóng tối.
Gió lướt thướt kéo mình qua cỏ rối;
Vài miếng đêm u uất lẩn trong cành;
Mây theo chim về dãy núi xa xanh
Từng đoàn lớp nhịp nhàng và lặng lẽ
Không gian xám tưởng sắp tan thành lệ.
Thôi hết rồi! Còn chi nữa đâu em!
Thôi hết rồi, gió gác với trăng thềm.
Với sương lá rụng trên đầu gần gũi,
Thôi đã hết hờn ghen và giận tủi.
(Được giận hờn nhau! Sung sướng bao nhiêu!)
Anh một mình, nghe tất cả buổi chiều
Vào chậm chậm ở trong hồn hiu quạnh.
Anh nhớ tiếng. Anh nhớ hình. Anh nhớ ảnh.
Anh nhớ em, anh nhớ lắm! Em ơi!

[473] Je pense à toi, ce soir ...

Il fait froid aujourd'hui, le soleil s'est couché tôt;

Et je pense à toi, ô ma bien aimée, je pense à toi.

Rien n'est plus triste que ces soirs paisibles

Où la lumière se fond peu à peu dans la nuit.

Où le vent se traîne paresseussement sur les touffes d'herbe;

Où des lambeaux de nuit se cachent parmi les branches d'arbres;

A la suite des oiseaux, les nuages vont vers les lointaines montagnes bleues

Par groupes rythmés et silencieux.

Le ciel gris semble sur le point de fondre en larmes.

C'en est fini! Que reste-t-il ma bien-aimée!

C'en est fini, du vent sur la terrasse, de la lune sous la véranda,

De la rosée et des feuilles tombant sur nos Tếtes rapprochées.

Finies nos querelles d'amoureux.

(Pouvoir se quereller! Quel bonheur!)

Ce soir, je suis seul à écouter le soir

Pénétrer lentement dans mon âme esseulée.

Je pense à ta voix, à ton corps, à ton image.

Je pense à toi, ô combien je pense à toi ma bien-aimée!

Rien dans ce poème ne rappelle plus ceux des anciens lettrés :

— ni la structure du vers (8 pieds) qui paraît se tramer interminablement et par là se prête merveilleusement aux confidences;

— ni la place des rimes masculines et féminines, tantôt parallèles et tantôt intercalées.

— ni enfin le nouveau cachet métaphysique de certaines descriptions. Les anciens poètes philosophaient, leur jugement était soit d'inspiration confucianiste soit d'inspiration bouddhique ou taoiste mais toujours clairement afïirmatif. Jamais ils n'avaient senti le trouble inquiétant propre aux littératures ossianiques. Et ce vers : « L'espace gris semble sur le point de fondre en larmes » devait les surprendre passablement.

Mais, Xuân Diệu est plus poète que philosophe et nous aurons l'occasion, avec d'autres poètes, de faire plus intime connaissance avec les inquiétudes métaphysiques de la jeunesse contemporaine

Trăng


Trong vườn đêm ấy nhiều trăng quá,

Ánh sáng tuôn đầy các lối đi.

Tôi với người yêu qua nhẹ nhẹ ...

Im lìm, không dám nói năng chi.

Bâng-khuâng chân tiếc dậm lên vàng,

Tôi sợ đường trăng tiếng dậy vang,

Ngơ-ngác hoa duyên còn núp lá,

Và làm sai lỗi nhịp trăng đang

[474] Diu-dàng đàn những ánh tơ xanh,

Cho gió du-dương điệu múa cành;

Cho gió đượm buồn, thôi náo động

Linh-hồn yểu-điệu của đêm thanh.

Chúng tôi lặng-lẽ bướс trong thơ,

Lạc giữa niềm êm chẳng bến bờ

Trăng sáng, trăng xa, trăng rộng quá!

Hai người, nhưng chẳng bớt bơ-vơ.

Lune

Dans le jardin, cette nuit, il y a trop de lune,



Et sa lumière inonde tous les sentiers.

Moi et ma bien-aimée, allons doucement

Silencieux sans oser converser.

Mélancoliques nous foulons doucement l'or éclatant

Je crains de faire résonner ce chemin de lumière

D'effaroucher notre amour à peine éclos

Et de contrarier la marche de la lune.

La mélodie vibre dans les rayons bleutés,

Pour que le vent voluptueusement doux dans les branches ;

Pour que le vent s'imprègne de tristesse et cesse d'agiter

L'âme délicate de la nuit sereine.

Silencieusement nous parcourons la poésie,

De cet univers de rêve sans limite.

Lune claire, lune lointaine, lune éblouissante!

Nous sommes deux, chacun se sent seul pourtant.

Voilà bien de l'amour alambiqué des temps modernes. Les anciens amoureux, comme Thúy Kiều et Kim Trọng, se contentaient prosaïquement de jouir du clair de lune, ils ne s'inquiétaient pas ... « de fouler doucement l'or éclatant», et surtout, lorsqu'ils étaient réunis, ils étaient pleinement satisfaits et ne poussaient pas ce cri d'angoisse inattendu : « Nous sommes deux, chacun se sent seul pourtant ».

D'où et pourquoi est venue cette angoisse inconnue des anciens ?

D'où ? Manifestement de l'Occident, qui paradoxalement juxtapose à sa poursuite effrénée du bien-être matériel une préoccupation inquiète des problèmes métaphysiques que le réaliste Confucianisme ignorait et que le pragmatique Bouddhisme écartait.

Pourquoi ? Probablement parce que dans les années qui précédèrent la Révolution de 1945 la jeunesse vietnamienne vivait dans le désarroi, faute d'un idéal bien défini. Non seulement les plaisirs dégradants la laissaient écœurée après assouvissement, mais même l'amour sincère et pur ne suffisait pas à remplir le vide de son âme.
Cù Huy Сận

Plus connu sous le nom de Huy Cận, il naquit en 1919 dans la province de Hà-tĩnh. En 1940 son recueil de poèmes « Lửa thiêng » (Le [475] feu sacré) connut un certain succès. Rien que par son titre son œuvre nous incite à voir en lui un auteur visant plus à chanter les aspirations de sa génération que ses propres désirs. Ce que nous avons précédemment dit à propos de Xuân Dieu pourrait s'appliquer à Huy Cận. On retrouve chez lui le même désarroi en face de la vie. Et dans le poème suivant, l'auteur s'est attaché à donner au paysage l'apparence de la nature immobile, pour traduire le désespoir qu'il ressentait au plus profond de son cœur. Le monde lui semblait vide, vide de tout élan généreux, qu'il jugeait incompatible avec le matérialisme apparent de la vie occidentale.

Tràng-giang

Sóng gợn tràng giang buồn điệp điệp


Con thuyền xuôi mái nước song song,
Thuyền về nước lại, sầu trăm ngả;
Củi một cành khô lạc mấy giòng.

Lơ thơ cồn nhỏ gió đìu hiu,

Đâu tiếng làng xa vãn chợ chiều.

Nắng xuống, trời lên sâu chót vót;


Sông dài, trời rộng, bến cô liêu.

Bèo dạt về đâu, hàng nối hàng;

Mênh mông không một chuyến đò ngang.
Không cầu gợi chút niềm thân mật.
Lặng lẽ bờ xanh tiếp bãi vàng.

Lớp lớp mây cao đùn núi bạc...

Chim nghiêng cánh nhỏ: bóng chiều sa
Lòng quê dờn dợn vời con nước,
Không khói hoàng hôn cũng nhớ nhà.

Le grand fleuve

Les vaguelettes du grand fleuve se poursuivent tristement,

La barque dérive rames immobiles.

La barque avance l'eau demeure, mon chagrin se partage en cent voies;

Comme la branche sèche suit les courants.

Sur le petit banc de sable le vent souffle tristement,

Du village lointain j'entends le bruit du marché qui s'endort.

Le soleil descend, le ciel semble s'élever;

Le fleuve est long, le ciel immense, le quai désert.

Où dérivent les lentilles d'eau éparses, nappes après nappes;

Aucun bac ne traverse l'immensité.

Aucun pont n'évoque quelque tendresse humaine.

Seules des berges vertes succèdent aux plages d'or.

Par couches les nuages s'élèvent en montagne d'argent,

Les oiseaux inclinent leurs petites ailes, le jour baisse.

Mon cœur frissonne loin des monts et des eaux,

Point n'est besoin de brume crépusculaire pour me faire souvenir du pays.

[476]

Cette lassitude devant la vacuité du monde — c'est-à-dire devant l'indifférence du peuple — allait se transformer en ardeur patriotique au cours des événements qui s'enchaînèrent à partir de l'explosion de la Seconde Guerre Mondiale.



Le poème suivant annonce le révolutionnaire aspirant à un nouvel ordre social, à voir se lever le « grand soir » de la Révolution.
Xuân hành

Lượng xuân trời đất vui chưa hết,


Sông Nhị dòng hăng nước chảy ào.
Máu đời lai láng hòn đất đỏ,
Mạch đời vợi vợi lòng sông cao.
Nghe đời bước mạnh vần thế núi
Nghe đời thở mạnh loà trăng sao.
Ta đi một mình trên đê nhỏ,
Ta góp chân nhanh cùng bốn gió,
Ta đi mau quá tầm chân người,
Ta gặp hồn ta trong vũ trụ.
----
Ta đi về đâu ta chẳng biết,
Chỉ thấy trời xanh là ta say.
----
Ngồi xe nhật nguyệt cùng Thiên nhiên
Làm bạn đi đường về vô định,
----
Âm dương chưa hề mệt,
Bên đường hoa nở tươi.
Biển vàng triều chẳng liệt,
Sóng rủ nhau đi bát ngát cười...
L'hymne du printemps.

De l'exhubérance du printemps, le monde n'a pas fini de jouir

Le Fleuve Rouge aux flots impétueux coule sourdement

Le sang de la vie inonde la terre rouge

Le rythme de l'univers élève le lit du fleuve.

J'entends le monde à grands pas déplacer les montagnes

Je l'entends puissamment rouler la lune, les étoiles.

Et je vais seul sur la chaussée petite

Participant à la course rapide des quatre vents

Je vais plus vite que la force humaine

Je fais entrer mon âme dans celle de l'univers.

----


Où vais-je, je ne sais.

Je ne vois que le ciel bleu qui me grise

----

Sur le char du soleil et de la lune, je voyage avec la nature



Qui m'accompagne sur le chemin de l'indéterminé.

----


Le fluide de l'univers jamais encore ne fut las,

Sur les bords de la route les fleurs s'épanouissent,

Sur la mer d'or le flux ne cesse pas,

Les flots s'en vont dans l'immensité en riant.

[477]

Si ce poème est destiné à prédire l'éclosion prochaine de la Révolution sans encourir les foudres de la censure, l'artifice en est vraiment très habile. Et comment en douter avec cette image terrible du Fleuve Rouge arrosant du sang de la vie la terre rouge ? En évoquant le monde en marche déplaçant les montagnes et faisant rouler les astres, le poète fait allusion aux événements mondiaux qui ouvrirent la voie à la Révolution vietnamienne de 1945. Au moment où ce poème fut composé (1940), le but de la Révolution était encore lointain, mais qu'importe, le poète décèle déjà dans les masses populaires des mouvements tumultueux pareils aux flots d'une mer mugissante.


Hàn Mạc Tử

De vrai nom : Nguyễn Trọng Trí (1912-1940). Il est mort à 28 ans de la lèpre, dont il a supporté avec courage les souffrances horribles, et qui a ouvert en lui les écluses d'un mysticisme lyrique.

L'œuvre de Hàn Mạc Tử, réunie après sa mort en un recueil intitulé « Thơ Hàn Mạc Tử» (Poèmes de Hàn Mạc Tử), comprend trois parties :

— Gái quê (Filles de la campagne)

— Thơ điên (Poèmes fous)

— Xuân như ý (Printemps idéal)

De chacune de ces partie qui montrent les aspects divers du génie poétique de Hàn Mạc Tử ainsi que l'évolution de ses pensées, nous ne donnerons qu'un échantillon :

Bẽn lẽn

Trăng nằm sóng soài trên cành liễu
Đợi gió đông về để lả lơi
Hoa lá ngây tình không muốn động
Lòng em hồi hộp, chị Hằng ơi.

Trong khóm vi vu rào rạt mãi

Tiếng lòng ai nói? Sao im đi?
Ô kìa, bóng nguyệt trần truồng tắm
Lộ cái khuôn vàng dưới đáy khe.

Vô tình để gió hôn lên má

Bẽn lẽn làm sao lúc nửa đêm
Em sợ lang quân em biết được
Nghi ngờ tới cái tiết trinh em.

Pudeur effarouchée.

La lune se couche sur les branches de saule,

Elle attend le vent d'est et ses caresses lascives.

Les fleurs et les feuilles grisées d'amour se figent,

Mon cœur palpite, ô Lune.

Dans le buisson de roseaux un bruissement sans fin :

Est-ce la voix d'un cœur ? Pourquoi ce silence soudain ?

Voilà, la lune qui toute nue se baigne,

Montrant ses formes d'or dans le fond du ruisseau.

[478] Insouciante, je laisse le vent baiser ma joue,

Combien grande est ma confusion au cours de la nuit.

Je crains que mon époux ne l'apprenne.

Il douterait de ma pureté.

On pourrait croire que ce poème dénote la sensualité morbide d'un malade condamné à vivre dans une absolue continence. Mais éduqué dès sa plus tendre enfance dans un milieu catholique fervent il vécut avec un souci constant de chasteté comme en témoignent certains de ses amis34.

Le poème suivant décrit l'horrible calvaire du poète pour atteindre la paix du cœur.

Đau thương

Ta muốn hồn trào ra đầu ngọn bút,

Mỗi lời thơ đều dính não cân ta.

Bao nét chữ quay cuồng như máu vọt,

Cho mê man chết điếng cả làn da.

Cứ để ta ngất ngư trong vũng huyết,

Trải niềm đau trên mảnh giấy mong manh.

Đừng nắm lại nguồn thơ ta đang siết

Cả lòng ai trong mớ chữ rung rinh.

Gió rít từng cao trăng ngả ngữa,

Vỡ tan thành vũng đọng vàng khô.

Ta nằm trong vũng trăng đêm ấy,

Sáng dậy điên cuồng mửa máu ra.

Douleur


Je veux que mon âme jaillisse au bout de ma plume,

Qu'à chaque vers adhère un peu de mon cerveau.

Les lettres qui tourbillonnent telles des jets de sang,

Me foudroient et me glacent la peau.

Laissez-moi m'évanouir dans un bain de sang,

Exprimer ma douleur sur cette mince feuille.

N'arrêtez pas la source de poésie que j'étreins

Car mon cœur est dans ce flot de lettres vacillantes.

Le vent siffle dans les nues pour renverser la lune,

Qui se brise et se change en mille flaques d'or.

Je me couche dans cette mare de lune cette nuit,

Au jour, je m'éveille fou dans un vomissement de sang.

Ce calvaire douloureux s'achèvera en un hymne de grâces où le poète, transfiguré par une foi ardente, se dégagea de sa misérable enveloppe corporelle pour entrer en communion avec le souffle divin.
[479] Ave Maria

Maria! Linh hồn tôi ớn lạnh!


Run như run thần tử thấy long nhan.
Run như run hơi thở chạm tơ vàng ...
Nhưng lòng vẫn thấm nhuần ơn trìu mến.

Lạy Bà là Đấng trinh tuyền thánh vẹn

Giàu nhân đức, giàu muôn hộc từ bi.
Cho tôi dâng lời cảm tạ phò nguy
Cơn lâm luỵ vừa trải qua dưới thế.

Tôi cảm động rưng rưng hai hàng lệ

Dòng thao thao bất tuyệt của nguồn thơ
But tôi reo như châu ngọc đền vua
Trí tôi hớp bao nhiêu là khí vị

Và trong miệng ngậm câu ca huyền bí


Và trong tay nắm một nạm hào quang ...
----
Hỡi Sứ Thần Thiên Chúa Ga-bri-en
Khi người xuống truyền tin cho Thánh Nữ
Người có nghe xôn xao muôn tinh tú
Người có nghe náo động cả muôn trời
Người có nghe thơ mầu nhiệm ra đời
Để ca tụng - bằng hương hoa sáng láng
Bằng tràng hạt, bằng Sao Mai chiếu rạng
Một đêm xuân rất đỗi anh linh ...
Ave Maria

Marie! Mon âme frissonne de froid,

Elle frémit comme frémit le sujet devant le roi,

Elle frémit comme frémit le souffle qui touche un fil d'or,

Mais mon cœur reste imprégné de votre grâce divine.

Je me prosterne devant Vous, qui êtes la pureté transmise et la sainteté parfaite

Riche de vertu, riche de millions de boisseaux de miséricorde,

Permettez-moi de vous dire ma reconnaissance pour votre aide

Dans le malheur que j'ai supporté ici-bas.

D'émotion je verse des larmes :

C'est le filet intarissable de la source poétique.

Ma plume bruit comme les perles de jade du palais royal;

Mon esprit s'imbibe de combien de saveurs ...

Ma bouche psalmodie des hymnes mystérieux,

Et mes mains serrent mille faisceaux de lumière ...

О Gabriel messager de Dieu,

En apportant la nouvelle à la Sainte Mère,

[480] Entendiez-vous s'animer les milliers d'étoiles ?

Entendiez-vous vibrer tout l'univers ?

Entendiez-vous la poésie miraculeuse naître à la vie

Glorifiant, — avec des offrandes étincelantes,

Des chapelets, l'éclatante Étoile du Matin,

Cette nuit de printemps surnaturelle ?

Ces trois poèmes peuvent nous donner une idée du génie poétique de Hàn Mạc Tử, que certains repoussent avec horreur tandis que d'autres admirent au delà de toute mesure. Quoiqu'il en soit, on ne peut équitablement lui dénier une imagination extrêmement riche, secondée par une langue inégale, certes, mais qui peut parfois s'élever jusqu'aux plus hauts sommets de l'Art.


Bích Khê

De son vrai nom : Lê Quang Lương (1916-1946). De même que le binôme Xuân Diệu - Huy Cận est inséparable dans l'esprit des amateurs de poésie d'avant la Révolution de 1945, de même le nom de Hàn Mạc Tử évoque irrésistiblement celui de Bích Khê qui offre avec lui beaucoup de points de ressemblance. Ils sont tous deux morts jeunes, celui-là de lèpre, celui-ci de tuberculose. Et tous les deux ont trouvé dans l'acceptation de l'inévitable un aliment à leur inspiration poétique.

Si Hàn Mạc Tử n'est pas facile à lire, Bích Khê est encore plus hermétique. De ses poèmes éparpillés dans plusieurs périodiques : Tiếng Dân35, Tiểu thuyết thứ năm36, etc., et un recueil intitulé Tinh huyết (La quintessence du sang) paru en 1939, nous citerons deux poèmes :

Cuối thu

Đêm nay hồn lặng làm sao
Cảnh thu ôm cả chiêm bao vào lòng
Sao xanh lợt tím tơ đồng
Gió ơi là gió, buồn đông thổi về
Không gian mưa lệ đầm đìa
Đầy sân trắng toát hoa lê đầu mùa
Trời lam ứ đặc tình thu
Ô kìa mây bạc nặng lùa về tây!
Hồn sao không động mà say!
Chà đôi chim khướu nó bay tung trời ...
Nhạc đâu bỗng vót từng khơi
Hồn theo với nhạc, hồn ơi là hồn
Buồn thôi như rượu thấm dồn
Lên men nồng khướt, xoay tròn trên không
[481] Fin d'automne

Cette nuit, mon âme est silencieuse!

Les ailes de l'automne enserrent tous les rêves.

Les étoiles bleues éclairent les sillets et les cordes de cuivre

Ô vent, tu souffles la tristesse de l'hiver.

L'espace pleure des larmes abondantes,

La cour se blanchit des premiers fleurs de poirier.

Le ciel bleu déborde d'amour pour l'automne,

Voici les lourds nuages d'argent glissant vers l'ouest.

Mon âme reste immobile comme grisée!

Soudain un couple de merles s'élance dans le ciel ...

D'où vient cette musique soudaine

Que mon âme suit, âme, mon âme.

La tristesse s'imprègne comme l'alcool s'infiltre,

Elle fermente, s'aigrit et tourne en rond dans l'espace.

C'est le thème classique de la somnolence de la pensée et du cœur quand l'automne est presque devenu hiver. La fin du poème, cependant, montre un sursaut d'énergie qui ne discerne pas encore distinctement à quel but se dévouer.

Xuân tượng-trưng

Hỡi lời ca man-dại,

Điệu nhạc thở hơi rừng,

— Đêm nay, xuân đã lại

Thuần-túy và tượng-trưng —

Nâng lên núm vú đôi

Sữa trăng nhi-nhỉ giọt;

Bay qua cụm liễu phơi

Những сườm tay điểm hột

Sương. — Phất-phơ lau-lách,

Khe uốn mình giai-nhân;

Đường non khéo điêu-khắc

Những dáng-hình khỏa-thân :

Lụa mây nẩy vàng chạm,

Tía ngọc bén màu ngân.

Chủ xuân đang triển-lãm!

Lời ca như hạc theo

Gió lên. (Tình múa reo

Những điệu vàng châu-báu,

Dường сó con chim báu

Rỉa cánh trên ngai lòng.)

Xoè-xoè màu long công,

Vườn thơm khua sắc mát;

Rồng uốn vóc tùng cong;

Áo bạch mai khoát-khoát;

Môi đào chờ khoái-lạc ...

Hôn tôi như đỉnh-hương

[482] Bốc lên mình thánh-giá!

Ý xuân mát đến xương

Ngậm tuyết phun lã-chã!

Printemps symbolique

Ô chansons barbares,

Airs musicaux, souffle des forêts,

— Cette nuit le printemps est de retour,

Perfection et symbole —

Où se soulève le sein des collines

D'où lait de la lune sourd goutte à goutte;

II survole les bosquets de saule

Et leurs bras emperlés

De rosée. — Flottant dans les roseaux,

Les ruisseaux ondulent tels des corps de belles filles;

La route de montagne habilement sculpte

Des formes de corps nus;

La soie des nuages est incrustée d'or,

Où le pourpre des gemmes rejoint l'éclat de l'argent.

Le maître du printemps présente une exposition!

Les chansons, comme l'oie sauvage, s'élèvent

Avec le vent. (L'amour danse et chante

Des airs d'or et de pierres précieuses,

Tout semblable à un oiseau merveilleux

Lissant ses ailes sur le trône du cœur.)

Étirant ses couleurs comme les plumes du paon,

Le jardin parfumé secoue ses fraîches couleurs;

Un pin se tord tel un dragon qui s'enroule;

La robe blanche du prunier s'étale;

Les lèvres des fleurs de pêcher attendent la volupté ...

Mon âme est comme une vasque

Dont le parfum monte et enrobe la croix sacrée!

La pensée du printemps me rafraîchit jusqu'aux os

Comme si j'absorbais de la neige et la recrachais à flots!

Que signifie ce tableau du printemps, du printemps symbolique en regard du printemps réel ..., sinon l'ouverture d'un cœur à l'amour; amour plutôt mystique, bien que certaines images montrent la persistance d'idées « impures » dans l'inconscient de l'auteur. Ayant fait partie d'un groupe de jeunes poètes qui s'inspiraient des symbolistes français, l'œuvre de Bích Khê rappelle à la fois et les « Illuminations » de Rimbaud et les « Divagations » de Mallarmé.
Chế Lan Viên

Nguyễn Ngọc Hoán naquit en 1920 à Bình-Định. Il fit ses études au collège de Qui-nhơn où il obtint son brevet et c'est lors de la publication de ses premières poésies «Điêu tàn » (Ruines) à l'âge de seize [483] ans qu'il signa sous le pseudonyme de Chế Lan Viên, nom à consonnance chàm qu'il se donna pour s'identifier au peuple chàm qui fut chassé de son habitat par les Vietnamiens au XVe siècle puis rayé de la carte. Mais on peut conjecturer qu'en se référant à la destruction du peuple chàm, il se rapportait en réalité à la perte de son indépendance par le Vietnam colonisé.

Outre des poèmes éparpillés dans divers périodiques, Chế Lan Viên fit paraître en 1937 « Điêu Tàn », dont voici quelques extraits.
Trên Đường Về 37

Đây, những cảnh ngàn sâu cây lả ngọn,

Muôn ma Hời 47 sờ soạng dắt nhau đi
Những rừng thẳm bóng chiều lan hỗn độn
Lừng hương đưa, rộn rã tiếng từ qui!

Đây, chiến địa nơi đôi bên giao trận

Muôn cô hồn tử sĩ hét gầm vang
Máu Chàm cuộn tháng ngày niềm oán hận,
Xương Chàm luôn rào rạt nỗi căm hờn.

Đây, những cảnh thái bình trong Chiêm Quốc

Những cô thôn vàng nhuộm nắng chiều tươi
Những Chiêm nữ nhẹ nhàng quay lại ấp
Áo hồng nâu phủ phất xõa lời vui.
Sur le chemin du retour

Voici, les futaies profondes où les arbres courbent leurs flèches,

Où des milliers de fantômes Chàm, errent se tenant par la main;

Où des forêts immenses, dans le déclin du jour,

Pleines de senteurs épandues et du tumulte du soir!


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