Aperçu sur la poésie vietnamienne de la décade pré-RÉvolutionnaire



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Chó điên dại chạy nhông tìm gió mát.
Trâu buồn rầu nằm đợi vũng tràn mưa.

Rồi chiều đến khi mặt trời lặn đỏ

Mây phương đoài tắm rực một bên sông.
Các cô gái đưa nhau thăm ruộng nỏ
Cuốn dây gầu chán nản tát đồng không.

La grande sécheresse.

Chaleur, chaleur! Tout le ciel d'or répand la chaleur.

Le vent qui poursuit les nuages s'est caché quelque part.

Les bananiers du jardin dépérissent dans le silence,

Les lentilles d'eau meurent de sécheresse dans les mares.

Dans les champs les épis d'or sont racornis,

Le soleil éblouit tant, qu'il n'y a plus une ombre.

Les chiens devenus fous courent à la recherche de fraicheur,

Les buffles tristement se couchent en attendant que la pluie remplisse les fossés.

Puis vient le soir lorsque le soleil décline dans un halo rouge,

Les nuages de l'Ouest prennent un bain de lumière dans la rivière.

Les jeunes filles vont en groupe aux rizières craquelées,

Elles enroulent les cordes des écopes, découragées devant les mares vides.

Il faut avoir vécu dans le delta tonkinois pour sentir aussi profondément la désolation des périodes de sécheresse qui peuvent parfois durer des mois. Ce ciel lugubre à force d'être incandescent, ces végétaux qui meurent faute d'une larme d'un ciel impitoyable, ces chiens enragés, ces buffles résignés, et ces jeunes filles découragées, l'œil artiste de Anh Thơ a su nous les montrer et nous faire assister à l'une des calamités fréquentes sur cette terre du Nord : la sécheresse sévissant dans toute sa rigueur dans un pays manquant, de réservoirs d'eau, et de pompes électriques d'irrigation (du moins jusqu'aux années 1940). Les arroyos et mares étaient absolument à sec, et la population obligée de puiser le peu d'eau boueuse restant encore dans le lit des rivières qu'on traversait alors à gué, parfois même à pied sec.

[463] Đêm ba mươi Tết.

Trời tối quá! Bên ngoài trời tối quá!
Những cây nêu tiếng khánh khẽ khua thầm,
Những cung vôi trong sân như mờ xóa,
Những giấy điều trước cửa dán đen thâm.

Quanh bếp ấm, nồi bánh chưng sùng sục

Thằng cu con rụi mắt cố chờ ăn,
Đĩ nhớn mơ chiếc váy sồi đen nhức,
Bà lão nằm tính tuổi sắp thêm năm.

Bỗng tiếng pháo đẹt đùng xa nổ, báo

Ngoài đình trung làng đã tế giao thừa
Cả nhà vội giật mình không ai bảo
Cùng đứng lên thăm bánh chín hay chưa!

La dernière nuit de l'année.

Qu'il fait sombre! Qu'il fait sombre dehors.

Cependant que sur les mâts25 les gongs résonnent en sourdine.

Que l'arc de chaux26 dessiné dans la cour, s'efface peu à peu,

Que les papiers rouges collés sur la porte prennent une teinte sombre.

Autour du foyer où la marmite de gateaux mijote,

Le petit garçon27 frotte ses yeux pour guetter le moment d'en manger.

La grande fille27 rêve d'une jupe de soie brute d'un noir brillant,

La grand'mère se couche en comptant l'âge qu'elle aura avec l'année nouvelle28.

Soudain les pétards crépillent au loin, annonçant

Qu'à la maison communale ont commencé les rites de passage.

Toute la maisonnée se réveille sans s'être donné le mot,

Et se lève pour voir si les gateaux sont cuits à point.

Rien de plus gracieux que ce tableau d'une famille de paysans surveillant, pendant la dernière nuit de l'année, la cuisson des traditionnels «bánh churng» faits de riz gluant entourant un noyau composé de [464] pâte de haricot et de tranches de lard, le tout bien enveloppé et ficelé dans des feuilles de bananier. Sur le feu de bois ou de paille, cette cuisson demandait une dizaine d'heures. Et il fallait continuellement entretenir le foyer, continuellement ajouter de l'eau qu'on faisait bouillir dans une marmite voisine pour remplacer celle qui s'était évaporée. Mais c'était plutôt une douce corvée que sollicitaient les enfants, car pendant cette nuit glaciale — le Tết survenant toujours au mois de février, terriblement froid au Nord — cette dernière nuit de l'année, qui pouvait trouver le sommeil ? N'avait-on pas mille projets à former pour la nouvelle année, mille espoirs à en attendre ? Et l'auteur nous révèle gentiment les secrètes convoitises des jeunes ainsi que la sereine résignation des vieillards comptant les années qu'ils avaient vécues et celles qui leur restaient à vivre. Heureux temps de paix. Le dernier vers, enfin, ajoute à ce tableau délicieux de la vie champêtre une touche de fine malice : au crépitement des pétards, toutes les réflexions font soudain place à la gourmandise!
Đoàn Vân Cừ.

Il a publié quelques poèmes dans la revue Ngày Nay29. Si Bàng Bá Lân et Anh Thơ ont réussi admirablement à peindre des paysages de la campagne vietnamienne avec ses haies de bambou, ses digues, ses rizières tantôt inondées et tantôt fendillées de sécheresse, ses étés étouffants et ses hivers rigoureux, Đoàn Vân Cừ a excellé particulièrement dans le reportage des scènes de la vie campagnarde. Chacun de ses tableaux déborde de vie, et de gaîté par mille détails infimes mais significatifs. Il allie à son âme de poète un don de l'observation extrêmement développé.

Đám cưới mùa xuân.

Ngày ửng hồng sau màn sương gấm mỏng,


Nắng dát vàng trên bãi cỏ non xanh.
Dịp cầu xa lồng bóng nước long lanh,
Đàn cò trắng giăng hàng bay phấp phới.

Trên cành cây, bỗng một con chim gọi


Lũ người đi lí nhí một hàng đen .
Trên con đường cát trắng cỏ lam viền
Họ thong thả tiến theo chiều gió thổi.
Dưới bầu trời trong veo không mảy bụi,

Giữa cánh đồng phơn phớt tựa màu nhung.

[465] Một cụ già râu tóc trắng như bông,

Mặc áo đỏ, cầm hương đi trước đám.


Dăm sáu cụ áo mền bông đỏ sẫm,
Quần nâu hồng, chống gậy bước theo sau.
Hàng ô đen thong thả tiến lên sau.
Kế những chiếc mâm đồng che lụa đỏ.
Bọn trai tơ mặt mày coi hớn hở,
Quần lụa chùng, nón dứa áo sa huê.
Một vài bà thanh lịch kiểu nhà quê,
Đầu nón nghệ, tay cầm khăn mặt đỏ.
Bà lão cúi lom khom bên cháu nhỏ,
Túi đựng trầu chăm chăm giữ trong tay.
Thằng bé em mẹ ẵm, má hây hây,
Đầu cạo nhẵn, áo vàng, quần nâu sẫm.
Cô bé để cút chè người xẫm mẫm,
Đi theo bà váy lĩnh, dép quai cong.
Một chị sen đầu đội chiếc khăn hồng,
Đặt trên cái hòm da đen bóng lộng.
Người cô dâu hôm nay coi choáng lộn.
Vành khuyên vàng, áo mớ, nón quai thao.
Các cô bạn bằng tuổi cũng xinh sao,
Hai má thắm, ngây thơ nhìn trời biếc.
Dăm bảy cô phủ mình trong những chiếc
Áo đồng lầm, yếm đỏ, thắt lưng xanh.

Một lúc sau đi tới chỗ vòng quanh,


Nếp chùa trắng in hình trên trời thắm,
Thì cả bọn dần đần cùng khuất lẩn
Sau trái đồi lấp lánh ánh sương ngân.
Chỉ còn nghe văng vẳng tiếng chim xuân
Ca ánh ỏi trên cành xanh tắm nắng.

Mariage au printemps.

Le jour rosit derrière le voile de brume soyeuse,

L'or du soleil s'étale sur la tendre prairie.

Au loin les travées d'un pont se mirent dans l'eau brillante,

Les aigrettes blanches en rang serré prennent leur vol.

Sur la branche d'un arbre, un oiseau soudain appelle

Le groupe d'hommes indistinct forme une ligne noire

Sur le chemin de sable blanc bordé d'herbe verte.

Lentement ils avancent dans le souffle du vent,

Sous le ciel limpide vide de poussière,

Au milieu d'un champ chatoyant comme du velours.

Un vieillard barbe et cheveux immaculés comme du coton,

Vêtu de rouge, tenant de l'encens, conduit le cortège.

Cinq ou six vieillards à la robe ouatée écarlate,

Et au pantalon brun rosé, appuyés sur des batons, marchent derrière.

Une procession d'ombrelles noires lentement les suivent.

[466] Puis viennent les plateaux de cuivre recouverts de soie rouge30

Suit un groupe de jeunes à la mine réjouie,

Portant l'ample pantalon de soie, le chapeau de feuilles d'ananas,

la tunique de gaze à fleurs.

Voici quelques femmes élégamment vêtues à la mode paysanne,

Le grand chapeau plat sur la Tếte, une serviette rouge à la main.

Parmi elles une petite vieille trottine près de son petit fils,

Elle tient solidement une sacoche remplie de chiques de bétel.

Un petit garçon, les joues roses, sur les bras de sa mère,

Le crâne rasé, la veste jaune et le pantalon brun foncé.

Et une petite fille dodue, coiffée sur le côté,

Accompagne sa grand'mère arborant une jupe de soie lustrée et des sandales

à bout recourbés.

Une servante porte sur la Tếte une serviette rose

Qui supporte une malle gainée de vernis noir.

La mariée aujourd'hui est resplendissante,

Avec ses pendants d'oreille en or, ses robes superposées, son chapeau

orné de rubans.

Ses amies de son âge sont tout aussi jolies,

Les joues vermeilles et le regard candide elles contemplent le ciel bleu.

Certaines d'entre elles sont vêtues

De robes brunes, de couvres seins rouges et de ceintures vertes,

Un moment après le cortège atteint le tournant.

La pagode blanche se détache sur le ciel bleu,

Puis tout le monde disparaît peu à peu

Derrière la colline scintillante de rosée.

On n'entend plus dans le lointain que l'oiseau du printemps

Qui vocalise sur une verte branche baignée de soleil.

En dehors de son charme artistique, ce poème a encore le mérite d'être un document très fidèle des us et coutumes antérieurs à 1945. Jusqu'à cette date, on pouvait encore observer des cortèges nuptiaux semblables à celui décrit ci-dessus. La culture française, qui révolutionna considérablement les idées sur le mariage (notamment sur le mariage précoce, le choix du conjoint par la seule volonté des parents, la polygamie et la tyrannie exercée par la belle-mère sur sa bru), respectait néanmoins le caractère sacré que constituait l'entrée de la mariée dans la famille de son époux pour en partager désormais, les responsabilités, toutes les responsabilités, d'une façon définitive, irrévocable.

C'est ce qui explique la solennité de la cérémonie du mariage d'autrefois. Toute la famille du fiancé, précédée d'un vieillard réputé pour sa vertu, son honorable position sociale et sa nombreuse progéniture, tenant religieusement un faisceau de baguettes d'encens allumées, se rendait cérémonieusement chez la fiancée pour la prendre désormais en charge.

[467]


Ces fondements de la famille, que la domination française a eu le mérite de respecter, ont été malheureusement par la suite bouleversés par la Révolution et la guerre civile.

Voici d'autre part une description animée d'un marché à l'approche des fêtes du Jour de l'An.

Chợ Tết.

Dải mây trắng đỏ dần trên đỉnh núi,


Sương hồng lam ôm ấp nóc nhà tranh,
Trên con đường viền trắng mép đồi xanh,
Người các ấp tưng bừng ra chợ Tết.
Họ vui vẻ kéo hàng trên cỏ biếc;
Những thằng cu áo đỏ chạy lon xon,
Vài cụ già chống gậy bước lom khom,
Cô yếm thắm che môi cười lặng lẽ.
Thằng em bé nép đầu bên yếm mẹ,
Hai người thôn gánh lợn chạy đi đầu,
Con bò vàng ngộ nghĩnh đuổi theo sau.
Sương trắng rỏ đầu cành như giọt sữa,
Tia nắng tía nháy hoài trong ruộng lúa,
Núi uốn mình trong chiếc áo the xanh,
Đồi thoa son nằm dưới ánh bình minh.
Người mua bán ra vào đầy cổng chợ.
Con trâu đứng vờ rim hai mắt ngủ,
Để lắng nghe người khách nói bô bô.
Anh hàng tranh kĩu kịt quẩy đôi bồ,
Tìm đến chỗ đông người ngồi giở bán.
Một thầy khoá gò lưng trên cánh phản,
Tay mài nghiên hí hoáy viết thơ xuân.
Cụ đồ nho dừng lại vuốt râu cằm,
Miệng nhẩm đọc vài hàng câu đối đỏ.
Bà cụ lão bán hàng bên miếu cổ,
Nước thời gian gội tóc trắng phau phau.
Chú hoa man đầu chít chiếc khăn nâu,
Ngồi xếp lại đống vàng trên mặt chiếu.
Áo cụ lý bị người chen sấn kéo,
Khăn trên đầu đang chít cũng bung ra.
Lũ trẻ con mải ngắm bức tranh gà,
Quên cả chị bên đường đang đứng gọi.
Mấy cô gái ôm nhau cười rũ rượi,
Cạnh anh chàng bán pháo dưới cây đa.
Những mẹt cam đỏ chót tựa son pha.
Thúng gạo nếp đong đầy như núi tuyết,
Con gà trống mào thâm như cục tiết,
Một người mua cầm cẳng dốc lên xem.
Chợ tưng bừng như thế đến gần đêm,
Khi chuông tối bên chùa văng vẳng đánh,
Trên con đường đi các làng hẻo lánh,

[468] Những người quê lũ lượt trở ra về.

Ánh dương vàng trên cỏ kéo lê thê,
Lá đa rụng tơi bời quanh quán chợ.

Le marché à l'approche du Tết.

Dès que les nuages blancs rosissent au sommet de la montagne,

Et que la brume mauve enlace les toits des chaumières,

Sur la route qui borde de blanc le flanc du coteau bleu,

Les villageois vont au marché du Tết.

Ils avancent gaiement, en files, sur l'herbe verte;

Les bambins à la veste écarlate courent en sautillant;

Des vieillards marchent courbés sur leurs bâtons,

Une jeune fille au couvre-sein vermeil cache ses lèvres pour sourire,

Un bébé appuie sa Tếte sur le cache-sein de sa mère.

Deux paysans, transportent un porc, ils courent devant,

Un étrange bœuf jaune les suit.

La rosée tombe des branches comme des gouttes de lait,

Et les rayons rouges du soleil scintillent dans le champ de riz,

La montagne se drape dans sa robe de gaze bleue,

Et la colline se farde de rose sous la lumière matinale.

Marchands et clients passent en foule la porte du marché.

Un buffle cligne des yeux et feint de dormir

Pour écouter les avis bruyants des clients.

Un marchand d'estampes, plié sous un fléau chargé de lourds paniers,

Cherche un endroit fréquenté pour installer son étal.

Un lettré, l'échiné courbée sur une planche de bois,

Dilue son bâton d'encre pour versifier sur le printemps.

Un vieux maître d'école s'arrête, caressant sa barbiche,

Pour marmonner les distiques écrits sur papier rouge.

Une vieille femme installe sa boutique à côté d'un vieux temple,

L'eau du temps a blanchi ses cheveux.

Un marchand de papiers votifs, enturbanné d'une serviette brune,

Range ses papiers d'or en tas sur une natte.

Dans la bousculade, Monsieur le maire a sa robe tiraillée,

Et son turban bien enroulé se défait.

Des enfants admirent les estampes de combats de coqs

Et oublient de répondre aux appels de leurs sœurs restées sur le chemin.

Des jeunes filles s'enlacent en éclatant de rire

Auprès d'un marchand de pétards établi sous un banian.

Des paniers d'oranges aussi rouges que du vermillon,

Des corbeilles de riz glutineux tels des montagnes neigeuses,

Un coq à la crête violacée comme un caillot de sang,

Qu'un acheteur soulève pour l'examiner.

Le marché reste animé jusqu'à l'approche de la nuit.

Lorsque le soir les cloches de la pagode sonnent dans le lointain,

Sur les routes des villages isolés,

Les paysans en foule rentrent chez eux.

La lumière dorée du crépuscule sur l'herbe s'allonge,

Parmi les feuilles de banian éparpillées autour du marché.

[469]

Nous ne savons s'il convient de mieux admirer le réalisme pittoresque de ce tableau d'un marché à l'approche du Tết, ou l'esprit badin, légèrement railleur qui l'anime :



— une jeune fille qui pour sourire cache pudiquement ses lèvres derrière sa main,

— Des enfants qui s'extasient sur des estampes de combats de coqs,

— Un maître d'école qui savoure en connaisseur des sentences parallèles,

— Un chef de village majestueux que ses administrés ne craignent pas de bousculer,

— Des jeunes filles qui éclatent de rire aux plaisanteries peut-être grivoises du marchand de pétards, etc.

Bref, on pourrait dire que ce tableau en raccourci vaut tout un livre de psychologie sur la mentalité du peuple vietnamien.


Nguyễn Nhược Pháp

Nguyễn Nhược Pháp naquit en 1914, et mourut prématurément en 1938. Il était le fils de l'écrivain Nguyễn Văn Vĩnh et le frère du poète-peintre Nguyễn Giang. Outre sa collaboration à divers journaux et revues tant en langue vietnamienne qu'en langue française (Hà-nội báo, Tinh Hoa, l'Annam Nouveau), il fit paraître en 1935 un recueil de vers Ngày Xưa (Jours d'antan) qui est un véritable joyau. Nous en donnons ci-dessous un extrait:



Sơn Tinh Thủy Tinh.

Ngày xưa, khi rừng mây u ám


Sông núi còn vàng um tiếng thần,
Con vua Hùng Vương thứ mười tám,
Mỵ Nương xinh như tiên trên trần...
Tóc xanh viền má hây hây đỏ,
Miệng nàng bé thắm như san hô,
Tay ngà trắng nõn, hai chân nhỏ:
Mê nàng, bao nhiêu người làm thơ !
Hùng Vương thường nhìn con yêu quá,
Chắp tay ngẩng lên trời tạ ân;
Rồi cười bảo xứng ngôi phò mã,
Trừ có ai ngang vì thần nhân.
Hay đâu thần tiên đi lấy vợ!
Sơn Tinh, Thuỷ Tinh lòng tơ vương,
Không quản rừng cao, sông cách trở,
Cùng đến Phong Châu xin Mỵ Nương.

Sơn Tinh có một mắt ở trán,


Thuỷ Tinh râu ria quăn xanh rì.
Một thần phi bạch hổ trên cạn,
Một thần cưỡi lưng rồng uy nghi.
Hai thần bên cửa thành thi lễ,

[470] Hùng Vương âu yếm nhìn con yêu.

Nhưng có một nàng mà hai rể,
Vua cho rằng thế cũng hơi nhiều!
Thuỷ Tinh khoe thần có phép lạ,
Dứt lời, tay hất chòm râu xanh,
Bắt quyết hò mây to nước cả,
Dậm chân rung khắp làng gần quanh.
Ào ào mưa đổ xuống như thác,
Cây xiêu, cầu gẫy, nước hò reo,
Lăn, cuốn, gầm, lay, tung sóng bạc,
Bò, lợn, và cột nhà trôi theo.
Mỵ Nương ôm Hùng Vương kinh hãi.
Sơn Tinh cười, xin nàng đừng lo,
Vung tay niệm chú: Núi từng dải,
Nhà lớn, đồi con lổm ngổm bò
Chạy mưa…
Le Génie des Monts et le Génie des Eaux.

Jadis, lorsque les forêts baignaient dans la nuit,

Que les monts et fleuves résonnaient encore de la voix des génies,

La fille du roi Hùng le dix-huitième,

Mỵ Nương, était belle comme une fée descendue sur la terre,

Ses cheveux noirs encadrant ses joues rose tendres,

Sa bouche petite et vermeille comme du corail,

Ses bras d'ivoire blanc et ses pieds si petits.

Épris d'elle, combien la chantaient en vers!

Le roi Hùng la contemplait avec ravissement,

Les mains jointes, il rendait grâce au ciel,

Puis dans un rire disait : « Pour être mon gendre

II ne faudrait pas moins d'un génie ».

Qui eût cru que des génies songeassent à se marier ?

Celui des Monts et celui des Eaux, le cœur énamouré,

Sans tenir compte des obstacles qui leur barraient le chemin,

Vinrent ensemble à Phong Châu demander la main de Mỵ Nương.

Le génie des Monts avait un œil au front,

Celui des Eaux avait la barbe frisée et bleue.

L'un vint par terre montant un tigre blanc,

Et l'autre émergea dignement sur le dos d'un dragon.

A la porte du Palais, ils firent leurs compliments,

Au roi Hùng couvant des yeux sa fille chérie.

Pour une seule fille, deux gendres se présentant,

Le roi trouva que c'était un peu trop!

Le Génie des Eaux se vanta : « Sire, constatez mes pouvoirs! »

Aussitôt, rejetant en arrière sa barbe bleue,

D'une passe magique il héla les nuages et les eaux,

Fit trembler sous ses pieds les villages alentour.

Avec force la pluie se déversa

Arbres déracinés, ponts brisés, et les eaux mugissantes,

[471] Roulèrent, emportèrent, rugirent, ébranlèrent, soulevant des vagues

blanches d'écume,

Entraînant bœufs, porcs et colonnes de maisons à leur suite.

Effrayée, Mỵ Nương se serra contre son père.

Déjà le Génie des Monts souriait : «N'ayez crainte!»,

Il tendit le bras et dit des mots magiques : aussitôt montagnes

Grandes maisons, petites collines, de ramper

Pour se mettre à l'abri de la pluie ...
N'est-elle pas amusante cette remarque sur la bonhomie souriante du roi Hùng : « Pour une seule fille, deux gendres se présentant, le roi trouve que c'était un peu trop! »; et cette image des monts, maisons, collines qui se mirent à ramper pour se mettre à l'abri de la pluie, n'est- elle pas cocasse, mais tellement pittoresque dans son absurdité ? Il fallait avoir reçu une solide éducation moderne pour allier au sens du comique vietnamien cette pétillante ironie française.

A côté de cet aspect humoristique, nous pouvons, à travers ce poème, avoir une idée de la mythologie vietnamienne. Comme les dieux grecs, les génies vietnamiens possèdent toutes les passions humaines : amour, jalousie, etc. Chử Đồng Tử et la princesse Liễu Hạnh31 sont avec Sơn Tinh et Thủy Tinh, les représentants les plus typiques de cet Olympe vietnamien. Il est vrai que le Bouddhisme a réussi, cependant à idéaliser quelque peu ces génies trop humains. C'est ainsi par exemple que la princesse Liễu Hạnh, après s'être amusée à tourmenter les hommes, a finalement été convertie à la miséricorde bouddhique. Elle cessa alors ses espiègleries pour se consacrer à la guérison des malades, l'exorcisation des esprits malins, et le domptage des diables malfaisants qui hantent les forêts, eaux et montagnes de la Haute-Région.


LA TENDANCE IMPRESSIONNISTE

Regard sur la tendance impressionniste.

Les anciens lettrés n'écrivaient pas pour le public mais pour eux- mêmes; ils n'avaient donc pas besoin de montrer clairement aux autres ce qu'eux mêmes voyaient, ni de leur expliquer clairement ce qu'ils pensaient. Ils se contentaient de traduire en touches plus ou moins vaporeuses leurs idées et leurs sentiments. Ils étaient des impressionnistes nés.

Toutefois, entre eux et les impressionnistes modernes, il existe une différence notable. Différence tout à l'avantage de ces derniers. S'étant libérés du legs culturel périmé, ils ont répudié les clichés usés, les symboles conventionnels, les impressions mainte et mainte fois ressenties par l'homme en tant qu'être social. Puis ils ont cherché à exprimer leurs sensations et leurs sentiments, avec préciosité parfois, mais aussi avec délicatesse et sincérité.

[472] Et ceci conduit à la remarque suivante : dans la révolution littéraire de la décade 1935-45, les poètes impressionnistes constituaient l'avant-garde qui réclamait le plus impétueusement le rejet des anciennes règles de prosodie et l'adoption d'une liberté totale quant au nombre de pieds, au rythme du vers, à l'emplacement des rimes, etc. Et il est juste d'ajouter que c'est principalement aux poètes impressionnistes tels que Xuân Diệu et Hàn Mạc Tử qu'a été dû le triomphe définitif de la poésie moderne sur l'ancienne.


Xuân Diệu

Ou Ngô Xuân Diệu est né en 1917. Il est originaire de Trảo-nha dans la province de Hà-tĩnh au centre Vietnam. Il fit ses études secondaires françaises d'abord à Qui-nhơn puis à Huế et enfin à Hanoi. Membre du groupe littéraire Tự-Lực Văn-Đoàn, il collabora aux revues Phong-hóa32, Ngày nay, Tinh hoa33. Il publia son premier recueil « Thơ Thơ » (Poésie Poésie) en 1938, puis « Phấn thông vàng » (Le pollen d'or des fleurs de pin) en 1939. La publication de « Thơ Thơ » souleva une vague d'indignation chez certains et d'admiration chez d'autres, car sa poésie était entièrement moderne tant par sa forme que par son fond. Qu'on en juge par les deux échantillons suivants :


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