Aperçu sur la poésie vietnamienne de la décade pré-RÉvolutionnaire



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Cảm thu.

Gầy úa rừng sương đeo giọt sầu,

Đây lòng ta đó một trời thu.

Gió vàng cợt sóng sông chau mặt,

[441] Mây trắng vờn cây núi bạc đầu.

Dìu dặt tiếng ve còn vẳng đấy,

Vội vàng cánh nhạn rủ về đâu ?

Hỡi người chinh phụ nương rèm liễu,

Sùi sụt chi thêm bận vó câu!

Impressions d'automne.

Devant la forêt desséchée que la rosée pare de larmes,

Mon cœur est tout un ciel d'automne.

Le vent jaune13 badine sur les vagues, le fleuve se ride,

Les nuages blancs folâtrent sur les arbres et argentent les monts.

Le doux bruissement des cigales semble retentir encore,

Où donc, hâtivement, les oies sauvages s'entraînent-elles ?

Ô femmes de guerriers, derrière vos stores de saule,

A quoi sert de pleurer, vous gênez les pas des chevaux (de vos époux).

Notons que les images de ce court poème sont tout à fait classiques et familières. Les oies sauvages et le vent d'or font partie du matériel descriptif de l'automne, de même qu'on trouve encore des tournures du passé avec le « saule » symbole de la grâce féminine, et le double sens de « vó câu » qui signifie à la fois, « pas des poulains13a », et « retenir le pied de l'homme ». Autrement dit l'auteur s'adresse ouvertement aux femmes en les priant de laisser leurs époux courir l'aventure tout comme les oies sauvages.

Trơ trọi

Tình cũng lơ mà bạn cũng lơ!

Bao nhiêu khăng-khít bấy ơ-hờ!

Sầu mong theo lệ khôn rơi lệ,

Nhớ gửi vào thơ nghĩ tội thơ!

Mưa gió canh dài ngăn lối mộng,

Bèo mây bến cũ quyện lòng tơ

Hỏi thăm tin-tức bao giờ lại ?

Con thước qua sông lại ỡm-ờ !

Solitude.

Ma bien aimée me délaisse, aussi font mes amis!

Autant d'attachements autant d'indifférence!

Je voudrais pleurer, mais mes larmes se refusent à couler,

Je voudrais confier ma peine à des vers, mais je crains de leur nuire!

La pluie et le vent des longues veilles m'empêchent de rêver,

Les lentilles d'eau, les nuages, du vieux débarcadère m'enserrent le cœur14.

[442] Je voudrais savoir quand ils reviendront tous ?

Un geai passe devant ma fenêtre et se moque de moi15!

Apparemment ce poème ne diffère pas beaucoup de ceux des lettrés anciens qui se complaisaient à décrire leur solitude. Toutefois en le lisant attentivement on y perçoit un souffle nouveau, une inquiétude « romantique », prenant sa source dans l'état d'âme du poète et non dans de réels motifs d'ennui.
Tú Mỡ

Il s'appelait de son vrai nom Hồ Trọng Hiếu. C'est encore un poète qui refuse de suivre le courant de la poésie moderne. Ses poèmes rappellent à s'y méprendre ceux du célèbre Tú Xương dont il parodie le nom pour en faire son pseudonyme (Xương : os, Mỡ : lard). A l'égal de son aîné, il use d'un style très « peuple » quant à la forme, et de la même ironie cinglante quant au fond.

Outre des poèmes publiés dans divers journaux et revues, il a fait paraître un recueil de vers intitulé « Giòng nước ngược» (À contre courant). Ce titre à lui seul suffît à montrer la résolution de notre poète de combattre le conformisme et l'hypocrisie où ils se trouvent et il le fait avec une remarquable veine satirique, comme en témoignent les deux poèmes suivants.

Ông Nghị đi hội đồng về.

— Ông ơi, Ông đi đâu về,

Có vẻ phởn phờ, phấn chấn hởi ông ?

— Rằng tôi đi họp hội đồng,

Mội năm một bận hết lòng vì dân.

Gât gù nghe đọc diễn văn,

Vì dân rán sức mấy lần vỗ tay.

Trăm công nghìn việc, nặng thay!

Vì đâu nên phải đêm ngày miên man.

Bao chương dự toán luận bàn,

Vì đâu sái cổ gật tràn bao phen.

Nhờ trời công việc đã yên,

Vì đâu phải xuống Khâm Thiên16 giải sầu.

Quản gì thức mấy đêm thâu,

Vì đâu Khai Trí 17 mấy chầu tổ tôm 18.

Mội năm vất vả mười hôm.

Một bầu nhiệt huyết vẫn ôm kè kè 19.

Monsieur le Député revient de la Chambre.

— Monsieur, Monsieur d'où revenez-vous,

L'air satisfait et si allègre ?

— Ne savez-vous pas que je rentre de la Chambre,

Où une fois l'an je me dévoue à la cause du peuple.

[443] J'opine du bonnet à écouter des discours,

Au nom du peuple, de toute ma force j'applaudis souvent.

Cent travaux, mille affaires, cela est lourd vraiment!

Pour qui d'autre m'occuperais-je à longueur de temps.

Tant de chapitres du budget à examiner,

Pour qui d'autre, me serais-je désarticulé le cou à acquiescer tant de fois.

Grâce au ciel, tout va bien,

Pour qui d'autre, ai-je dû descendre à Khâm Thiên16, pour chasser ma fatigue.

Pour qui ai-je dû passer une série de nuits blanches,

A jouer au cercle de l'AFIMA17 tant de parties de cartes18

Chaque année, je mène une vie épuisante pendant dix jours.

Mais le cœur bouillonnant d'ardeur j'embrasse tout avec avidité19

Sân quần phụ nữ.

Nhà trường thể dục tỉnh Hà

Сó công to với đàn bà thể thao!

Năm kia cổ động, hô hào,

Chợ phiên diễn kịch xôn xao mấy lần.

Lấy tiền hì hục xây sân,

Để chi em đến đánh quần cho vui.

Tập cho ngực nở vú lồi,

Cho tay mập mạp, cho đùi nở nang.

Chi em nở để bẽ bàng,

Sân vợt nhà tràng vắng bóng mỹ nhân.

Cực lòng các vị Thường quân!

Sân quần ... dùng để phơi ... quần sao đang ?

Le court de tennis des femmes.

L'école de gymnastique de la ville de Hà

A fait un gros effort pour les sports féminins!

L'an passé fut faite une propagande active,

Avec kermesses et soirées théâtrales qui ont fait du bruit, ô combien!

Afin de collecter de quoi construire péniblement un court,

Pour que nos sœurs s'adonnent au tennis agréablement.

Et que leur poitrine s'épanouisse,

Leurs bras s'arrondissent, leurs cuisses se développent.

Nos sœurs ont délaissé le court,

[444] Et seul il n'a pas vu l'ombre des belles.

Plaignons les généreux donateurs!

Le court ... sert de séchoir ... aux pantalons20 est-ce possible ?

Ces deux poèmes sont bien la preuve que Tú Mỡ n'a présumé ni de son talent, ni de son humour en prenant un pseudonyme parodiant le nom de son célèbre devancier Tú Xương. Nous pourrions même ajouter qu'il a dépassé celui-ci en maniant supérieurement l'ironie à laquelle il a su donner un tour enjoué bien que mordant, alors que l'ironie de Tú Xương était plutôt cinglante et amère.

Comme on a pu le constater ces poètes furent relativement peu nombreux en face de la marée montante des adeptes de la poésie nouvelle, qui firent éclore tumultueusement, à la faveur de libertés parfois désordonnées prises en matière de rimes et de césure, des sentiments et des idées (tendance lyrique), des images (tendance réaliste) ou même des impressions (tendance symboliste ou impressionniste) tout à fait inconnues des auteurs anciens.
LA TENDANCE LYRIQUE

Vue d'ensemble sur la littérature lyrique.

Le lyrisme, on le sait, alimentait la majeure partie de l'ancienne littérature vietnamienne; il est donc normal qu'il ait continué à dominer la littérature contemporaine. Comme leurs ancêtres, les jeunes poètes de la décade 1935-1945 continuaient à chanter l'amour, la pitié, la joie, la tristesse, etc. Toutefois, en découvrant avec ravissement les poètes français, ils ont renouvelé le lyrisme traditionnel en lui donnant une teinte plus individualiste, et surtout en y ajoutant une inquiétude morbide totalement ignorée des anciens lettrés. Ceux-ci en effet pouvaient avoir des problèmes particuliers devant les événements de la vie : deuil, séparation, infidélité, trahison, etc., mais n'avaient, sur les principes de morale, sur l'organisation de la société, sur la route à suivre dans la vie, aucune perplexité : l'univers immuable où l'histoire nationale s'était déroulée depuis des milliers d'années leur avait donné cette assurance. L'intervention française au milieu du XIXe siècle avait fait basculer cet univers : entre le passé et le présent une profonde cassure s'était produite, révélant un vide inquiétant que les jeunes poètes allaient combler avec des thèmes empruntés aux romantiques français; Lamartine, Hugo, Vigny, Musset attiraient et charmaient les jeunes intellectuels vietnamiens des années 30.

Les différents courants de cette tendance lyrique nous semblent bien éclairés par les auteurs suivants :

[445]


Thế Lữ

De son vrai nom : Nguyễn Thứ Lễ, il naquit en 1907. Il fut membre du groupe Tự Lực Văn Đoàn21 et collabora à diverses revues telles Phong Hóa, Ngày Nay, Tinh Hoa. Il était à la fois poète et romancier.

Bien que ses romans — dont des romans policiers — fussent fort appréciés, Thế Lữ a été souvent célèbre par son recueil de poèmes « Mấy vần thơ » (Quelques vers). Ce texte comprend quatorze quatrains, mais nous ne citerons que les plus représentatifs des idées de la jeunesse de l'époque pré-révolutionnaire.
Giây phút chạnh lòng.

« Anh đi đường anh, tôi đường tôi,

Tình nghĩa đôi ta сó thế thôi.

Đã quyết không mong xum họp mãi,

Вận lòng chi nữa lúc chia phôi ?

----


Anh đi vui cảnh lạ đường xa,

Đem chí bình sinh dãi nắng mưa,

Thân đã hiến cho đời gió bụi,

Đâu còn lưu luyến chút duyên tơ ?

----

Xin anh cứ tưởng bạn anh tuy



Giam hãm thân trong cảnh nặng nề,

Vẫn để hồn theo người lận đận,

Vẫn hằng trông đếm bước anh đi ».

----


Năm năm theo tiếng gọi lên đường,

Tóc lộng tơi bời gió bốn phương.

Mấy lúc thẫn thờ trông trở lại,

Để hồn mơ tới bạn quê hương.

Ta muốn lòng ta cứ lạnh lùng

Gác tình duyên cũ thẳng đường trông.

Song le hương khói yêu đương vẫn

Phảng phất còn vương vấn cạnh lòng.

----

Lòng ta tha thiết đượm tình yêu,



Như cảnh trời xuân luyến nắng chiều.

Mắt lệ đấm trông miền cách biệt,

Phút giây chừng mỏi gối phiêu lưu.

Cát bụi tung trời. Đường vất vả

Còn dài. Nhưng hãy tạm dừng chân,

Tưởng người trong chốn xa xâm ấy

Chẳng biết vui buồn đón gió xuân.

[446] Minutes d'émotion.

« Vous suivrez votre chemin, et moi le mien,

Car notre amour doit prendre fin ici.

Nous avons décidé de ne pas nous unir,

Que nos sentiments ne soient pas une entrave à notre séparation.

----

Vous vous réjouirez de paysages nouveaux et de routes lointaines,



Votre dessein toujours fut de subir soleil et pluie,

Vous offrez votre vie au vent et à la poussière,

Que reste-t-il de votre attachement ténu comme un fil de soie ?

----


Dites-vous bien que votre amie

Bien qu'enfermée dans une pénible existence,

Laisse son âme vous suivre sur la route périlleuse,

Et compter un à un les pas que vous y ferez ».

----

Année après année j'ai suivi l'appel de l'aventure,



Les cheveux gonflés des vents des quatre directions.

Bien rares furent les instants où je me retournais pensif,

Pour rêver à l'amie restée au pays.

Je veux que mon cœur s'endurcisse

Contre mes anciennes amours pour aller toujours de l'avant.

Cependant la senteur de notre amour

Flotte autour de mon cœur.

----


Mon cœur de nouveau déborde d'amour,

Comme le ciel de printemps s'illumine au couchant.

Mes yeux noyés de larmes regardent vers le site de notre séparation.

Tandis que mes pas sont fourbus de courir l'aventure.

La poussière obscurcit le ciel. La route est dure

Et longue encore. Mais j'arrête un moment,

Pour penser à celle qui vit là-bas.

Rit-elle ou pleure-t-elle au vent du printemps, je ne sais.

Ce poème constitue un document émouvant sur l'état d'âme d'une petite partie de la jeunesse vietnamienne dans les années 30. Jeunesse qui, à l'existence insouciante dans le foyer paternel, et même à l'amour, préférait la vie d'aventures, pénible et dangereuse. Ce qu'était cette vie, l'auteur ne le précise pas, mais comme il avait été mêlé à la révolte des nationalistes en 1929, on peut penser qu'il fait allusion à celle des révolutionnaires forcés de vagabonder par monts et par vaux, soit pour dépister les recherches de la Sûreté française, soit pour rallier des camarades, soit pour fonder de nouvelles cellules révolutionnaires et prêcher la lutte future pour l'indépendance.


Thái Can

Né en 1910, Docteur en médecine de la Faculté de Hanoi, il n'a été poète qu'occasionnellement. La plupart de ses œuvres ont été [447] publiées dans les revues Phong Hóa, Văn Học tạp chí, etc. Marqué par les infortunes qu'il rencontrait dans les hôpitaux, il osa souligner les réalités du sort misérable des prostituées, dont autrefois on ne parlait que pudiquement.

Voici quelques extraits typiques d'un de ses poèmes intitulé : « Cảnh đoạn trường » (Infortune) :

Cảnh đoạn trường.

----

Hôm nay nức nở sầu ảm đạm



Kể lại đời em nghe thê thảm :

— Không quê, không quán, không mẹ cha,

Như cánh bèo trôi không chỗ bám.

Em phải dấn thân vào hồng lâu

Lụy từ nô bộc đến công hầu.

Rồi lại giạt trôi trường khiêu vũ,

Hết lòng chiều khách lại chiều chủ.

Liễu bồ sức vóc được bao nhiêu,

Dạn gió dày sương thực đến điều.

----


Infortune

----


Aujourd'hui, d'une voix coupée de sanglots

Elle me raconte sa triste histoire :

— Sans foyer, sans parents,

Comme une lentille d'eau, errant sur l'onde.

J'ai dû me vendre aux « pavillons roses »

Me soumettre aux serviteurs comme aux maîtres.

Puis j'ai échoué comme danseuse,

Soignant à la fois clients et tenanciers.

Frêle comme la branche de saule,

J'ai subi les assauts du vent et de la pluie.

----

A cette présentation l'auteur répond :



----

— Anh cũng như em, chán cõi đời,

Nhưng mà quả quyết sống mà chơi.

Đời càng bạc bẽo cùng mình lắm,

Mình cũng yên vui, cũng nói cười!

Cười đời bạc bẽo khinh thế gian

Cho biết rằng ta chẳng phải hèn.

Ta sống vì chưng ta quả quyêt

Đạp bằng muôn vạn nỗi gian nan.

----


— Je suis comme vous, je hais la vie,

Mais il faut vivre cependant.

Plus l'existence nous est cruelle,

Et plus nous devons en rire!

[448] Rire du destin barbare, mépriser le monde

Afin de faire savoir que nous ne sommes pas vils.

Vivons car nous sommes résolus

A fouler aux pieds les misères de la vie.

Ce poème se veut-être, en plus court et plus concis, un parallèle modeste avec le Kim Vân Kiều. L'histoire des prostituées a toujours attendri les cœurs extrême-orientaux. Mais le fait nouveau se trouve dans l'accusation portée contre la société, qui est désignée comme responsable, du fait de ses injustices, de rejeter vers « le plus vieux métier du monde » certaines jeunes filles innocentes.

Sur sa fin, ce poème laisse encore entendre que son auteur ne s'apitoie pas seulement sur le sort des prostituées, mais aussi sur celui de toutes les classes déshéritées, au sein desquelles il revendique une place, lui le médecin autochtone à qui la colonisation donnait des droits inférieurs à ceux de ses homologues français.


Jean Leiba

De son vrai nom : Lê Văn Bái. Il naquit en 1912. La poésie n'était pour lui qu'un violon d'Ingres. Et qui eût cru que le poète si tendre, chantant avec tant de délicieuse délicatesse l'amour ingénu, était dans la vie un respectable rond-de-cuir. Il est vrai que ce métier prosaïque ne devait être pour lui qu'un refuge peut-être, comme cette vie de camelot qui l'avait conduit pendant trois ans, à vendre dans la rue des cataplasmes, entre deux exhibitions de boxe chinoise. Ses œuvres ont été publiées dans divers périodiques : Loa, Tin Văn, Tiểu thuyết thứ bảy, ích hữu etc. Nous ne citerons de lui que quelques passages de son long poème « Năm qua » (Années passées) qui raconte les émois d'une jeune fille amoureuse depuis son enfance.


Năm qua.

Em nhớ22 năm em mới lên mười,

Tóc em buông xoả chấm ngang vai

Ngây thơ nào biết em xinh đẹp,

Cùng trẻ bên đường đánh chát chơi.

Anh đi qua đó đứng nhìn em,

Em vứt sành đi vội đứng lên,

Dát tay cười nói thi nhau chạy,

Em vấp vào anh ngã xuống thềm.

----


Em nhớ năm em lên mười hai,

Một mình em lấy trộm gương soi.

Đường ngôi đương kẻ thì anh đến,

Anh đến bên em mỉm miệng cười.

Em thẹn, quăng gương chạy xuống nhà,

Nín hơi anh gọi cũng không thưa.

----

Em nhớ năm em lên mười lăm,



Cũng ngày đông cuối sắp sang xuân.

[449] Mừng xuân em thấy tim hồi hộp,

Nhin cái xuân sang khác mọi lần.

Ba mươi, em đứng ngắt hoa đào;

Nghỉ học, anh về qua trước ao,

Ngẫng mặt vừa khi anh ngó thấy,

Ném hoa em vội chạy ngay vào.

----


Anh hỡi, yêu nhau há đợi gì ?

Danh lợi như mây nỗi giữa trời,

Hồng nhan phải giống mãi trên đời ?

Đợi anh áo gấm xuân sau lại,

Chỉ sợ23 nghiêng giành hót quả mai!

Années passées.

Je me souviens de mes dix ans,

Les cheveux tombant épars sur les épaules

Encore ingénue, j'ignorais ma grâce,

Avec des enfants sur le chemin je jouais aux osselets.

Vous vintes à passer, immobile vous me regardiez,

Je jetai la pierre et vite me redressai,

En riant, je vous pris la main et vous engageai à la course,

Je vous heurtai et tombai à terre.

----

Je me souviens de mes douze ans,



Je me contemplais à la dérobée dans un miroir.

Je traçais la raie de mes cheveux,

Lorsque je vous vis souriant à mon côté

Honteuse, je jetai le miroir et courus au fond de la maison,

Cachée, je restai sourde à vos appels.

----


Je me souviens de mes quinze ans,

Un jour de fin d'hiver proche déjà du printemps.

La joie du renouveau faisait battre mon cœur,

Et ce nouveau printemps m'apparut différent des autres.

Au dernier jour de l'année, je cueillais des fleurs de pêchers;

Au retour de l'école vous vintes à passer devant l'étang.

Levant la Tếte je surpris votre regard,

Je lâchai mes fleurs et m'enfuis aussitôt.

----

Ô mon bien-aimé! nous nous aimons qu'avons-nous à attendre ?



Les honneurs sont comme les nuages dans le ciel,

Mes joues roses sont-elles destinées à se flétrir ?

Si vous attendez de revenir en habits de brocart,

Je crains d'être alors, telle la prune, tombée dans une corbeille.

La littérature ancienne abondait en histoires d'amour, mais, il ne semble pas que les vénérables lettrés aient songé à décrire les premiers balbutiements de l'amour chez les adolecents. Si les mariages précoces étaient fréquents, ils avaient lieu le plus souvent pour des questions [450] d'ordre familial ou d'intérêts souvent mesquins. Ceci n'avait rien à voir avec les sentiments des fiancés. Dans les temps anciens, les sentiments d'amour avant la puberté étaient considérés comme la marque d'une sexualité précoce et désordonnée qu'il fallait réfréner sévèrement. Autrefois l'amour véritable était concevable seulement lorsque le cœur avait atteint une certaine maturité permettant de discerner judicieusement les mérites intellectuels et moraux de l'être aimé.

Le sujet de ce poème fut donc réellement une nouveauté, probablement suggéré par la lecture des romans français tels que « Paul et Virginie ».


T.T.Kh.

Nous ne savons rien du poète qui se cache sous ce pseudonyme. Le milieu littéraire de l'époque attribua ses œuvres à une femme qui n'a d'ailleurs fait paraître dans les journaux qu'un petit nombre de poèmes dont le plus célèbre est « Hai sắc hoa ty gôn » (Les deux couleurs de l'Antigonon22), qui explore un domaine jusque-là pudiquement ignoré des anciens lettrés. Une jeune fille, trop fraîche pour comprendre la profondeur de l'amour d'un soupirant qui lui disait :

«Bảo rằng hoa dáng như tim vỡ

Anh sợ tình ta cũng vỡ thôi »

« Ces fleurs ressemblent à des cœurs brisés

Je crains que notre amour ne se brise aussi ! »

rit de l'inquiétude de ce dernier :

« Cho nên cười đáp : màu hoa trắng

Là chút lòng trong chẳng biến suy. »

« Je répondis en riant : Leur teinte blanche

Est celle d'un cœur qui jamais ne varie. »

C'est la période de l'Antigonon blanc.

S'étant laissée marier à un autre homme, elle est vite taraudée de regrets et son cœur saigné. C'est la période de l'Antigonon rose :

« Buồn quá ! Hôm nay xem tiểu thuyết23.

Thấy ai cũng ví cánh hoa xưa Nhưng hồng tựa trái tim tan vỡ

Và đỏ như mầu máu thẳm pha.

----

Nếu biết rằng tôi đã сó chồng



Trời ơi ! người ấy сó buồn không ?

Có thầm nghĩ đến loài hoa vỡ

Tựa trái tim phai, tựa máu hồng ? »

[451] « Quelle tristesse! J'ai lu aujourd'hui un roman où

L'on compare, ces fleurs d'autrefois

Mais de couleur rose, à des cœurs qui se brisent

Et qui se teintent de leur sang vermeil.

----


S'il savait que je suis mariée

Mon Dieu! En éprouverait-il de la peine ?

Et se souviendrait-il de ces fleurs brisées

En forme de cœur teint de sang vermeil ? »

Comprenant qu'elle a perdu de son fait, le seul amour qui restera éternellement gravé en son cœur, elle se sent adultère en pensée tout en restant fidèle à son époux. Problème psychologique qui n'avait même pas effleuré l'esprit des confucianistes, dont les règles de conduite ne devaient souffrir aucune atteinte, mais qui maintenant s'étalait au grand jour, manifestement du fait de la littérature importée d'Occident.
Lưu Trọng Lư

Dans les trente cinq premières années du siècle, le meilleur poète vietnamien fut incontestablement Tãn Đà, poète dont on admirait le verbe prestigieux plutôt que la sensibilité. A partir de 1935 ses émules furent légion, mais on distingua particulièrement Lưu Trọng Lư, né en 1912, dont le recueil de poèmes intitulé « Tiếng thu » (Voix d'automne) publié en 1939 devint vite le livre de chevet de toute la jeunesse vietnamienne de l'époque. Ce poète de la nouvelle école fut une sorte de Lamartine, dont la sensibilité délicate plongeait le lecteur dans un ravissement inexprimable. Toute une génération s'abreuva à cette source délicieusement fraîche dans sa mélancolie.

Tiếng thu.

Em không nghe mùa thu

Dưới trăng mờ24 thổn thức ?

Em không nghe rạo rực

Hình-ảnh kẻ chinh phu

Trong lòng người cô-phụ ?

Em không nghe rừng thu

Lá thu kêu xào-xạc,

Con nai vàng ngơ-ngác

Đạp trên lá vàng khô ?

La voix de l'automne.

N'entends-tu pas l'automne

Sangloter sous la lune voilée ?

N'entends-tu pas vibrer

L'image du guerrier

Dans le cœur de son épouse solitaire ?


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